Carnet de route

Neige, Soleil et Solidarité

Sortie :  Formation Neige et Avalanche (déclarée NA1) du 11/01/2025

Le 13/01/2025 par Bellon Chloé et Gosset Damien

Premiers pas

Nous voilà lancés dans notre première aventure avec le CAF, deux trentenaires fraîchement inscrits, plein d’enthousiasme et… d’appréhension. Direction Estenc, au refuge de la Cantonnière, pour un week-end de formation avalanche. De quoi tester nos limites, nos équipements et notre capacité à socialiser au sommet.

Le groupe, une joyeuse bande de plus de vingt personnes, réunissait toutes les générations : des trentenaires aux retraités expérimentés. Très vite, la bienveillance et l’entraide ont pris le dessus, et on s’est sentis intégrés. Ici, pas de compétition, pas de soupirs impatients, mais beaucoup de partage et de sourires.

Samedi matin, après plus de deux heures de route, tout le monde arrive à la barrièrer du col de la Cayolle (côté Alpes-Maritimes). Le covoiturage organisé a permis de faire connaissance. Puis, on plonge direct dans le grand bain, en formant des petits groupes autour de 3 encadrants : Sylvaine, Damien et Matthieu.

On commence avec l'initiation au DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche), ce petit appareil qui peut sauver des vies. Si trouver le bon signal et le suivre semble évident en théorie, on a vite compris que sur le terrain, c’est autre chose. Dégainer le matériel avec des gants, c'est déjà toute une histoire. Première étape : capter un signal et se rapprocher progressivement. Ensuite, place à la recherche fine, où chaque pas compte. Une fois la localisation précise trouvée, on sort la sonde. Là encore, rien d’instinctif : il faut l’enfoncer en spirale, méthodiquement, pour confirmer la position. Et enfin... pelleter !

Le week-end nous a également permis de mesurer l’importance cruciale du travail en groupe. Se coordonner, se parler, désigner un leader et suivre ses consignes, autant de points qui, dans une situation réelle, peuvent faire toute la différence. Avec le stress, le froid, et des conditions de montagne bien plus hostiles, on imagine facilement la difficulté supplémentaire. On nous a rappelé un chiffre glaçant : au-delà de 15 minutes sous la neige, les chances de survie chutent drastiquement. Ce constat impose une grande humilité face à la montagne et à ses dangers - même pour les plus expérimentés. D'ailleurs, de nombreux participants au stage reviennent chaque année pour se remémorer les bonnes pratiques. 

La journée s’est poursuivie avec un cours théorique (au chaud dans le refuge, entre bière et chocolat chaud) sur la formation des avalanches, les facteurs de risque, et l’art de lire un paysage enneigé. Entre l’humilité imposée par les montagnes et les anecdotes de nos encadrants, on a vite compris qu’il ne s’agissait pas d’une simple formalité, mais de savoirs précieux.

Le dîner est partagé dans la bonne humeur. Anne-Marie et Philippe, les gérants, ont à coeur de proposer des repas à base de produits locaux et de saison. Les assiettes dûment raclées prouvent à quel point le repas a été apprécié de toutes et tous !

Jour 2 : montée au col et pelletée sportive

Dimanche matin, c'est le départ vers le col de la Cayolle. Il fait -4°C, et la journée s'annonce radieuse. Pas de sommet pour notre groupe : trop peu de neige, et gelée en prime. Mais cela ne nous a pas empêchés de nous entraîner.

Au programme : exercices pratiques au col. Le grand moment ? Creuser dans 1,20 mètre de neige pour simuler une extraction. Spoiler : ça prend un temps fou et c’est une vraie épreuve physique. Entre deux coups de pelle, on a pris conscience que sauver quelqu’un demande non seulement une bonne technique, mais aussi beaucoup d’énergie.

Chacun a eu l'occasion de passer "l'épreuve" pour valider le NA1 (unité de formation neige et avalanche 1er niveau). En moins de 10min, il faut retrouver et localiser précisément deux DVA enterrés par l'encadrant.

La descente n'est vraiment agréable pour personne. De mon côté, en splitboard (un "snowboard de rando"), c'est même la galère absolue. Suivre une trace de ski croutée sur la route du col de la Cayolle, éviter les plaques de goudron, avec un vide accueillant juste à côté, relevait du défi olympique. Une faute de carre, et hop, retour express au refuge… en vol plané.

Heureusement, notre petit groupe de huit personnes a su prendre le temps. Conseils, encouragements, et pauses pour attendre les plus lents : la solidarité montagnarde a vraiment pris tout son sens. Pas de soupirs exaspérés ni de remarques désobligeantes, juste une belle leçon d’humanité et de patience. On retiendra le mantra de Solange, à savoir trouver des petits bonheurs partout. Manque de neige ? C'est pas grave, on a profité d'un pique-nique avec vue au soleil ! 

Le débrief !

Comme le rappelaient nos encadrants en début de stage, la communication est essentielle en montagne. Le débrief de fin de sortie a été l’occasion de revenir sur les points clés de la formation et de remercier ceux qui ont rendu ce week-end possible. Un grand merci aux encadrants pour leur professionnalisme et leur passion, qui nous ont permis de comprendre les bases de la sécurité en montagne.

Ce week-end d’initiation, glacé mais chaleureux, nous a donné un aperçu précieux de l’univers de la montagne, et surtout, de l’importance d’une préparation rigoureuse et d’une attitude respectueuse face à la nature. C’est certain, l’aventure CAF ne fait que commencer pour nous !