Carnet de route

Hübschorn, Breithorn et autres sommets du Simplon

Le 01/05/2025 par Delamare Madeleine

Le SIMPLON, col mythique des Alpes, au fin fond du Valais, près de la frontière italienne.

Dans cet alléchant programme de 5 jours, concocté par notre duo d’encadrants de choc, Sylvaine et Marco, pas mal de surprises nous attendaient en fait.

D’abord un groupe, quasi-mythique lui aussi, joyeux surtout, mais assez hétérogène si on analyse la performance sportive, avec 5 athlètes et 2 boulets (JPP, les initiales suffiront), duo également très en pointe sur la partie technique (nœud Prussik - rien que le nom déjà c’était pas gagné, piolet déposé au pied du rocher à gravir et crampons montés à l’envers, pointes à l’arrière, si, si). Au moins on aura fait sourire Marco, enfin je crois !

Ensuite, Sylvaine et Marco ont trouvé intéressant de nous loger à l’hospice (du Simplon), peut-être pour plus tard, à voir. Un bâtiment très imposant, de 4 niveaux, datant du XIXème siècle, isolé, à 2.000 m d’altitude, au pied de pics majestueux : tout ce qu’il faut pour tourner un bon film à suspens, entre le Nom de la Rose et Bétharram. Toutefois, pour être honnête, l’intérieur était très confortable, beaucoup de places pour l’ensemble des hôtes, des salons, une bibliothèque digne d’un château, des tables de ping-pong, un piano à disposition, une église, beaucoup de bois également, et une vraie chaleur (humaine et thermique). Du coup, on aura été 5 à assister aux vêpres, deux mécréants préférant stationner à proximité du bar...

Un sacré contraste aussi entre skieurs vêtus de tenues chatoyantes, bronzés au maximum - fin de saison oblige, errant dans d’immenses couloirs avec beaucoup de matériel clinquant, et les 4 chanoines du Grand Saint Bernard, habillés de manière traditionnelle, qui accueillent, depuis 150 ans, dans un calme propice au recueillement, les voyageurs apeurés, transis de froid, et souvent en perdition, le tout gratuitement comme le voulait la règle de St-Bernard. L’hébergement est devenu payant, mais ça reste quand même bon marché (pour la Suisse) ! Et je ne sais pourquoi, mais la quasi-totalité des pensionnaires étaient français...  

Et puis sinon pour pimenter un peu ce séjour, le commando LAFONT / ROSSO a voulu nous pousser dans nos retranchements en organisant des rando à ski au beau milieu d’un champ de tir, largement dévolu à l’artillerie suisse, si, si, ça ne s’invente pas. Une douzaine de tanks / obusiers s’en sont donné à cœur joie pour viser, avec des obus chargés, différentes combes surplombant le site, dans un concert de détonations particulièrement sonores, sans parler de l’écho qui renvoyaient celles-ci de part en part. Une pensée pour Francis qui auraient sans aucun doute apprécié ce grand spectacle, d’autant que le balisage de la zone ciblée n’était pas franchement rigoureux. Un plan de tir était bien affiché à l’hospice, mais rédigé en allemand et indiquant des zones de sécurité ou de danger, de toute façon non respectées par les artilleurs...Sur la dernière sortie, nous avons ainsi débouché 40 m au-dessus de 3 tanks en position de tir. Curieusement, aucun d’entre nous n’aura pris le temps de photographier la scène, l’un d’eux ayant subtilement orienté son canon vers la cordée bas-alpine (l’humour suisse sans doute !). Etonnant Valais et curieux spectacle toutefois que celui d’une armée de défense qui s’exerce en pulvérisant les crêtes d’un site grandiose avoisinant les 4.000 m. Tout cela sans toutefois troubler la méditation et la bonhommie des moines de l’hospice habitués à ces exercices semestriels.  

Côté ski, …on n’en aurait presque oublié que c’était l’objectif de ce séjour ! tout a commencé en douceur avec une mise en jambe bien sentie, histoire de réveiller nos muscles et d’apprivoiser nos peaux de phoque et de slalomer entre les gouttes.

Le 28 avril, nous attaquons fort avec l’ascension du Hübschhorn (3192 m, AD) : 1194 m de dénivelé positif pour une belle entrée en matière. Le sommet se mérite, avec un final en crampons. La redescente se fait sur une neige parfaite et un final musclé dans une neige lourde et profonde. Idéal pour parfaire notre art des conversions… et mettre à l’épreuve nos cuisses déjà bien sollicitées !

Le 29 avril, direction le majestueux Breithorn (3438 m, PD+) pour les uns et le monte Léone (3552m, AD+) et son cirque pour les autres. On frôle le sommet mais le brouillard nous joue des tours. Arrêt stratégique au col à 3338 m pour les uns et replis un peu plus lion pour les autres. Descente dans une purée de pois, ambiance mystique garantie ! Une journée de 13 km, aussi belle que sauvage.

Le 30 avril, cap sur le Pitzhorli (2737 m, PD-). La neige se fait capricieuse en bas, nous obligeant à slalomer entre les cailloux et les buissons. Mais dès qu’on prend un peu de hauteur, elle redevient un vrai régal sous nos skis. Encore 841 m de D+ et 11,6 km de plaisir en montagne. ! La faune locale s’éveille : marmottes curieuses et renard furtif sont de la partie.

Le 1er mai, pour finir en beauté, nous explorons la crête du Straffulgrat (PD-) à l’est du Pitzhorli, 673m de D+ sur près de 10 km. Les jambes sont fatiguées, mais les sourires sont grands et les cœurs remplis de souvenirs.

En bref, de très belles randonnées (pas toutes faciles non plus), des vues superbes (le Cervin, enfin sans doute, ou alors l’un de ses cousins), un accueil vraiment original, simple et bienveillant, et de belles surprises avec un groupe très sympa emmené par un duo qui, désormais, ne recule devant rien pour porter au plus haut les couleurs du CAF de Haute-Provence. 

Avis aux encadrants, il faudra faire encore plus fort et plus original l’année prochaine ! Et surtout un grand merci à Sylvaine et Marco pour cette organisation sans faille dans une ambiance détendue.







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